Crédit photo : Malo

Dans le cadre de sa participation à l’initiative de Sébastien Boisseau "1 salon, 2 musiciens" portée par D’Jazz Nevers le 15 juin, rencontre avec le flûtiste nivernais Quentin Coppalle.

Pourriez-vous présenter brièvement votre parcours musical ?

J’ai commencé la musique (la flûte traversière) vers 7/8 ans par un cursus d’abord classique dans un conservatoire à Rouen. J’ai ensuite fait une pause avant de reprendre à l’université. Dans la foulée, j’ai ensuite repris mes études musicales, obtenu un DEM Jazz, suis entré au CNSM de Paris. Depuis, je participe à de nombreux projets musicaux et enseigne en Bourgogne-Franche-Comté.

Pourquoi avoir choisi la flûte traversière comme instrument de prédilection ? Pratiquez-vous un autre instrument ?

Honnêtement, ça a été le premier instrument que j’ai essayé et ce fut immédiatement un coup de foudre.

C’est effectivement mon instrument principal, celui que je pratique quotidiennement. Néanmoins c’est vrai que lorsque l’on pratique le jazz / l’improvisation on en vient forcément à pratiquer d’autres instruments à un moment. Pour moi, ce fut la guitare, le piano et la batterie. Cependant, depuis que je me suis installé dans la Nièvre il y a un an et demi, je me suis par ailleurs beaucoup investi dans l’accordéon. Le Morvan est un haut lieu de la musique traditionnelle et je dois dire que j’ai toujours été attiré par cet instrument et cette esthétique. Qui sait, un jour peut-être je lui ferais une place tout aussi importante que la flûte dans mes projets musicaux.

Comment vous êtes-vous orienté vers le jazz / l’improvisation ? À quel moment de votre parcours est-ce devenu une évidence ?

Tout d’abord, il faut savoir que mes parents, en plus d’écouter énormément de musique, sont également tous les deux musiciens « amateurs » depuis de nombreuses années. Mon père était plutôt tourné vers le jazz, les musiques traditionnelles et ma mère vers la musique classique, ancienne. J’ai donc baigné dans cet univers. Mais c’est véritablement au lycée que j’ai commencé à improviser (au moment où j’ai commencé à jouer de la guitare). À l’époque, j’improvisais sur des morceaux de blues en jouant par-dessus des CD. À ce moment-là, je me suis rendu compte que je prenais du plaisir à improviser et que c’est ce qui me manquait pour m’épanouir musicalement.

Quel(s) album(s) et artiste(s) vous a/ont inspiré(s) et sûrement vous inspire encore aujourd’hui ? Qu’est-ce qui dernièrement vous a marqué dans vos écoutes ?

En vérité, j’ai toujours écouté énormément de choses. Néanmoins c’est vrai que j’ai tendance à écouter plus de musique comportant de l’improvisation. Quand j’ai commencé à improviser (à l’adolescence comme je l’évoquais précédemment), j’avais dans mes bagages ce qu’écoutait mon père. C’est-à-dire Stan Getz, pas mal de CD de hard bop, de musique cubaine ou encore du rock des années 60/70… Plus tard, lors de mes études musicales, je me suis intéressé à des artistes comme Magic Malik, Steve Coleman qui joue une musique très rythmique. Et puis dans le même temps, j’ai été attiré aussi par des musiciens de jazz beaucoup plus « sauvages » comme Ornette Coleman, Monk ainsi que pas mal d’autres musiciens de la fin du Be Bop et du début du free jazz. Par la suite, j’ai découvert l’improvisation libre en écoutant des musiciens comme Jean-Luc Gionnet et puis j’ai rencontré (pendant mes études) le trompettiste Timothée Quost avec qui je joue régulièrement.

Vous êtes installé et enseignez la flûte dans la Nièvre. Quel type d’enseignement dispensez-vous ?

J’enseigne effectivement la flûte à l’école de musique de Luzy. J’anime également un atelier là-bas. Dans mes cours, je veille le plus possible à ce que les élèves se détachent de la partition et se tournent vers l’improvisation.

Pourquoi ce choix d’installation dans la Nièvre ?

J’avais le souhait depuis plusieurs années de m’éloigner de Paris et m’installer à la campagne. À l’origine, c’est Timothée Quost qui m’avait fait découvrir le Morvan il y a plusieurs années et j’ai gardé ça dans un coin de ma tête pendant longtemps. Alors quand j’ai voulu sauter le pas, ça m’est vite apparu comme une évidence de m’installer ici. C’est à la fois assez commode pour me rendre sur Paris et également pratique pour participer à des projets qui tournent en Bourgogne-Franche-Comté.

Restons dans la Nièvre. Vous étiez le 15 juin associé au projet « 1 salon, 2 musiciens » de Sebastien Boisseau proposé par D’Jazz Nevers. Quel a été votre ressenti par rapport à cette démarche ?

J’ai adoré participer à cette initiative. Ce n’est pas tant le fait de s’adresser à un public qui n’a pas l’habitude d’écouter ce type de musique qui m’a particulièrement plu, mais plutôt les échanges qui ont eu lieu dans ce cadre. On a joué de la musique certes, mais c’était plus un prétexte pour amener la discussion et j’ai trouvé ça vraiment génial comme concept. Le fait de vraiment partager un moment ensemble.

De plus, ce qui était agréable avec Sébastien Boisseau c’est qu’il était à la fois dans le dialogue et l’écoute. Il m’a laissé une place pour m’exprimer, ajouter des choses si je le souhaitais. Tout s’est fait très naturellement.

Pour revenir au public des deux salons auxquels j’ai participé, ce qui est particulièrement étonnant, c’est qu’on se rend compte que, quel que soit le type de personnes présentes, qu’on retrouve finalement les mêmes questionnements, remarques. Il n’y a pas autant de clivages qu’on pourrait l’imaginer.

Connaissiez-vous la musique de Sébastien Boisseau ?

Je connaissais son travail, mais je n’ai jamais joué avec lui avant. 

Pour terminer, dans quels projets musicaux pouvons-nous vous entendre actuellement et à l’avenir ?

Tout d’abord, je fais partie d’un des projets de l’ONJ qui s’appelle Frame By Frame avec des concerts qui arriveront prochainement. Je vais également remplacer la flûtiste Fanny Ménégoz dans le premier spectacle jeune public de l'Orchestre National de Jazz autour du vampire Dracula. Sinon, je joue dans l’ensemble LIKEN dirigé par Timothée Quost qui s’articule autour de deux répertoires / projets différents. Je suis également en train de monter un quartet autour de mes compositions avec deux pianistes et un contrebassiste. Un projet sous forme de petites miniatures musicales sur lesquelles on développera de l’improvisation. Voilà pour les projets actuels et à venir… Il y en aura certainement d’autres dans les prochaines semaines évidemment ! 

dans la même catégorie
    Interview

    Entretien avec Selma Namata Doyen

    Arrivée il y a presque un an en Bourgogne-Franche-Comté, la batteuse Selma Namata Doyen évoque son parcours musical, ses projets actuels et à venir [...] Lire la suite
    Publié le 11.07.2023
    Interview

    Entretien avec Lou Lecaudey

    Tromboniste originaire d’Auvergne-Rhône-Alpes (Bourg-en-Bresse), Lou Lecaudey a choisi de s’installer à Châtenoy-le-Royal après [...] Lire la suite
    Publié le 01.12.2023
    Interview

    Gros plan sur le Hi-H4t

    Nouveaux contenus du Bloc pour le CRJ. Zoom sur le H [...] Lire la suite
    Publié le 30.06.2023
ACTUALITE ACTUALITE