Tromboniste originaire d’Auvergne-Rhône-Alpes (Bourg-en-Bresse), Lou Lecaudey a choisi de s’installer à Châtenoy-le-Royal après plusieurs années à l’étranger. Gros plan sur son parcours et ses projets à venir.

Comment es-tu arrivé à la musique ?

Né dans une famille absolument pas musicienne, j’ai découvert le trombone à 7 ans au conservatoire de Bourg-en-Bresse avec Gilles Farinone. J’ai arrêté le trombone vers les 12 ans avant de reprendre vers 15 ans pour obtenir un peu plus tard un DEM jazz.

Pourquoi avoir choisi le trombone et s’être orienté vers le jazz / l’improvisation ?

Pourquoi le trombone ? Je ne saurai pas vraiment l’expliquer, mais j’ai tout de suite été séduit par cet instrument. 

Concernant le jazz, j’ai toujours adoré jouer par-dessus ce que j’écoutais à la radio, les Cds etc. Un certain goût pour l’anarchie, le besoin d’avoir une voix propre ainsi qu’un rapport compliqué à l’autorité ont fait que j’ai éliminé assez vite l’idée de suivre un cursus classique pour m’inscrire au département jazz du conservatoire de Bourg-en-Bresse, dirigé par Gilles Farinone à l’époque. 

Au-delà du trombone, tu pratiques d’autres instruments ?

Oui le piano. Je m'en sers énormément pour composer et arranger, c'est d'ailleurs pour ça que le son de cet instrument m'est si important et que j'ai par exemple beaucoup d'amour pour la musique très "riche" en son harmonique. Je me suis mis à cet instrument après avoir découvert le Köln Concert de Keith Jarrett. Mon père me l’a énormément fait écouter quand j’étais petit. J’avais commencé à improviser dessus dès qu’on a eu un piano à la maison.

Tu es installé en Bourgogne-Franche-Comté depuis peu c’est bien ça ?

Depuis un peu plus d’un an, oui. Après dix ans passés à l’étranger (à Bâle, Berlin et Freiburg). J’habite plus précisément à Châtenoy-le-Royal en colocation avec trois musiciens. 

Pourquoi avoir fait le choix de partir à l’étranger ? Qu’est-ce que ça t’a apporté selon toi ? Et qu’est-ce qui t’a fait revenir ?

Lors de ma dernière année d'étude à Bâle (en Suisse), j'ai été d’abord séduit par l'ouverture d'esprit musicale au sein de la scène locale et notamment celle du conservatoire jazz lui-même. Ce qui contrastait beaucoup, en tout cas à l'époque, avec ce que j'ai pu vivre en France. Moi qui aime tellement la pop, j'ai été plutôt bien accueilli en Suisse et en Allemagne où j'ai pu m'épanouir dans cette voie qui m'était déjà plus propre. A Berlin, j'ai rencontré plein de gens super qui m'ont embauché dans des groupes qui proposaient des esthétiques dont je n'avais même pas connaissance. Quand on sort du conservatoire en France on a une certaine idée du jazz en fait très formatée. Enfin je trouve.

Pendant dix ans, j’ai enchaîné concerts et petits boulots (en parallèle) pour me rendre compte qu’au final, ce système me laissait que peu -ou pas assez- de temps pour me consacrer pleinement à la musique et donc j'ai décidé de « rentrer au pays ». C’est véritablement le mal du pays, la distance avec ma famille et mes amis qui ont motivé ce retour.

Un lien avec la pandémie peut-être aussi ?

C’est vrai que la covid a posé une chappe de plomb sur les quelques lieux de Freiburg où l’on pouvait se produire et jouer notre musique. La majorité d’entre eux ont fermé définitivement d’ailleurs… J’imagine que ça a aussi pesé dans la balance.

Quelques détails sur tes projets passés et futurs ?

Concernant les projets passés, je pense que ce sont beaucoup de choses « inconnues » du public français. Mais j’ai joué dans pas mal de projets différents (notamment à Berlin et à Bâle).

Actuellement, je fais partie du collectif Crescent à Mâcon, je m’investis également dans d’autres projets locaux et sur Bourg-en-Bresse (parce qu’on n’oublie pas ses racines ni ses copains). Je joue aussi régulièrement à Lyon, avec Isla Dorada, ainsi que le groupe de Michel Molines fraichement créé.

Enfin, je monte actuellement mon propre quintet qui s’appelle SZOLENN. Une formation composée de musiciens de la région. A mes côtés, Clément Drigon, Joseph Bijon ainsi que Vincent Girard et Romain Nassini. Un EP est d’ailleurs en préparation. C’est LE projet sur lequel je vais concentrer mon énergie en 2024.

Site web du musicien : loulecaudey.wixsite.com

En concert le 16 décembre au Crescent autour d’un répertoire de Baptiste Poulin et lui-même.

Influences et morceaux marquants pour lui

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