Crédit photo : Ilena Cheminade

Arrivée il y a presque un an en Bourgogne-Franche-Comté, la batteuse Selma Namata Doyen évoque son parcours musical, ses projets actuels et à venir, ses influences…

Pourriez-vous résumer brièvement votre parcours musical ?

J’ai commencé la musique très tôt en éveil musical à l’école de percussion de Strasbourg (à l’âge de trois ans). J’ai ensuite suivi une formation de percussions classique avec, en parallèle, des cours de piano. A la fermeture de cette première école, j’en ai ensuite enchainé plusieurs (dont le conservatoire de Strasbourg) dans lesquelles j’avais une pratique plus collective. Mais c’est véritablement à l’âge de 16/17 ans (au lycée) que j’ai commencé à faire des soirées d’improvisation. C’est vraiment à partir de ce moment là que j’ai commencé à m’intéresser au jazz, aux musiques actuelles, improvisée au niveau percussions. J’ai commencé à avoir plusieurs groupes dont les deux dans lesquels je joue toujours actuellement d’ailleurs.

Pourquoi avoir choisi la batterie ?

Au départ, c’était tout simplement pour pouvoir jouer dans les jams que j’évoquais précédemment. Je me suis rendu compte que souvent, lors de ces événements, il n’y avait pas de percussions donc ça a été purement pragmatique dans un premier temps. C’est en jouant, j’ai eu un véritable coup de cœur pour cet instrument. C’est un instrument « physique », qui utilise tout le corps. J’aime assez cette idée.

Vous évoquiez aussi tout à l’heure le piano. Vous pratiquez quotidiennement d’autres instruments ?

Dans mon trio, [Na], je suis à la batterie. C’est dans mon duo Haqibatt, que je suis au clavier. Sinon, je fais pas mal de musiques assistées par ordinateur aussi.

Donc jazz, musique improvisée, musique électronique… qu’est-ce que qui vous inspire, vous influence ?

Tout d’abord, il faut savoir que je ne suis pas issue d’une famille de musiciens. Par contre, mes parents écoutaient beaucoup de musiques du monde, et plus particulièrement de la musique africaine. Ma mère est une grande fan de Manu Dibango à titre d’exemple. Je pense que toutes ces écoutes, ces souvenirs d’enfance ont forcément influencées ma musique, surtout celle de mon trio ethno-jazz [Na].

Sinon, j’écoutais aussi beaucoup de musique disons populaire/traditionnelle alsacienne et allemande par mes grands-parents, même si on ne les retrouve pas forcément dans ce que je fais à proprement parler. Ceci dit, lorsque je suis en solo, quand je fais de la musique électronique), j’intègre les voix de mes grand-mères qui écoutaient ce type de musique traditionnelle. Cette musique que l’on pourrait qualifier de « bals », que j’entendais toute la journée à la radio.

Vous êtes installée depuis peu dans la région. Pour quelle(s) raison(s) ?

Je suis effectivement arrivée à Dijon récemment (en octobre 2022) pour mes études. L’un des masters que je suis, en gestion de projets culturels, est ici. C’est également géographiquement la ville idéale pour développer mes projets musicaux et faire des rencontres. Dijon est une ville dynamique qui me permet d’être relativement proche de Lyon, Strasbourg ou encore Paris.

Il y a-t-il des projets à venir en région ?

Dans le cadre d'un contrat de filière signé avec le CNM, la DRAC Bourgogne-Franche-Comté et la région Bourgogne-Franche-Comté, LeBloc m’accompagne dans mes créations, résidences et concerts (2 autres musiciens, Adrien Desse et Antonin Néel bénéficient aussi de ce soutien). Des résidences en région sont d’ailleurs en train de se planifier pour le trio [Na]. Côté concert, le groupe jouera au Tribu Festival fin septembre. Avec LeBloc, nous avons aussi développé cette année des lectures musicales en amont du festival Clameur(s). Je souhaiterai continuer à développer ce type de projet solo sur le territoire. Je suis par ailleurs toujours rédactrice pour le magazine en ligne du Bloc PointBreak, pour lequel je vais continuer de produire des reviews. Enfin, j’ai également rencontré des musiciens de la région comme Victor Prost et Antonin Néel avec qui nous sommes en train de voir si nous pouvons travailler ensemble sur un projet commun d’ici 2024.

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