Mâcon, comme un air de famille

Vera Desti est une vieille mélodie de l’esprit. Clémence Baillot d’Estivaux, Pierre-Antoine Despatures et Clément Mérienne ont le geste tendre, portrayent la nostalgie. Une Suzanne qui aurait embrassé pleinement le populaire et qui nous ferait vivre une version contemporaine des vieux orchestres de bal. Une petite photo de famille où la musique s’écoute d’un simple regard. Les réminiscences de ces époques se nichent ici : dans l’insistance. Dans la transe. On l’entend dans l’entêtement de Mérienne pour le simple et du brut, on le perçoit dans le folklore chanté de Baillot d’Estivaux.

Bienheureux sera lui qui réussira à parler simplement de la musique de Fayçal Salhi et de son oud. Et pourtant, pour lui et pour nous, elle l’est. Il fait partie de ces musiciens que l’on résume difficilement avec ses emprunts au jazz-rock, les mélodies acoustiques, les musiques arabes et andalouses. Pas de doute, la famille est grande. C’est le propre de ces musiques où chacun peut reformuler à son envie leur signification à l’écoute de leur richesse. Salhi aime aussi insister  sur la transe, sur la petite mélodie qu’il fait tourner et qu’il passe à Damien Groleau, Victor Pierrel et Tom Moretti. L’oud est le souffle et le soufflant.

Et cette Jazz Session se termine par un All-Stars, le Collectif Crescent. Des compositions originales, un son de groupe qui claque dès les premières notes. Une belle famille qui se côtoie et qui aime se retrouver dans cette formation. Pas de relation d’âge, pas de mentor : les pupitres se joignent ensemble où chacun est force de propositions. L’approche est vive, fournie mais chacun se laisse de la place et laisse la place. Les regards entre eux pendant les solos sont quelque chose : une formation à 11 qui laisse passer l’intime, son sensible et son plaisir d’inventer toujours. Tant qu’ils sont ensemble.

Article par Lucas Le Texier

Quelques photos des concerts ci-dessous.

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