Paul Lay
Si l’on ne compte plus les jazzmen qui se sont attachés à faire swinguer Bach, Beethoven est loin d’avoir suscité autant de vocations. Trop intimidant, le compositeur de la Symphonie « héroïque » ? Pas pour Paul Lay ! À l’invitation de la Folle Journée de Nantes, ce dernier n’a pas hésité à se plonger à corps perdu dans l’œuvre du maître, et en solo encore ! Sans faire l’impasse sur les incontournables de son répertoire - la Lettre à Élise, la Sonate au clair de lune, l’Hymne à la joie…- le pianiste français a su trouver la voie d’une relecture à la fois respectueuse et hautement personnelle, petit miracle d'équilibre entre liberté improvisatrice et souci de la forme, élan rythmique et richesse harmonique. Composés le temps d’un séjour à Vienne sur les traces du grand homme, quelques thèmes originaux en forme d’hommages achèvent de donner son cachet original au projet, à la fois tendre et malicieux : Beethoven comme vous ne l’avez jamais entendu !
Avishai Cohen Quartet
Attention, un Avishai Cohen peut en cacher un autre ! Après la venue de son homonyme contrebassiste il y a deux ans, c’est au tour du trompettiste de retrouver la scène de D’Jazz Nevers, pour notre plus grand bonheur. En 2O16, déjà, il s’était présenté en quartette aux côtés de son complice de toujours, le pianiste Yonathan Avishai. Non par goût du confort ou de la routine, on s’en doute, mais au contraire parce qu’il faut être dans un rapport de confiance absolue avec ses partenaires pour pouvoir plonger sans retenue dans le grand bain de l’improvisation. Fruit de six années de compagnonnage avec le prestigieux label ECM (« Le plus beau son après le silence »), son dernier album, Naked Truth, s’impose comme son plus personnel à ce jour : assumant une totale mise à nu émotionnelle, voilà une musique d’une bouleversante fragilité, à la fois mélancolique et pleine de vie, dont le lyrisme aérien promet de nous entraîner loin, très loin dans les sphères…