Leïla Olivesi
Le précédent album de Leïla Olivesi, Suite andamane, nous conviait à un voyage par-delà les mers ; avec Astral, son dernier opus en grande formation, elle nous entraîne plus loin encore, lorgnant vers les étoiles, les galaxies, le cosmos. Pour autant, les compositions élégantes et raffinées de la pianiste franco-mauritanienne ne sont pas pure spéculation astronomique, loin de là : à l’instar de son grand modèle Duke Ellington, elle n’aime rien tant qu’écrire sur mesure pour les membres de son orchestre - et quel orchestre ! De la sonorité moelleuse du baryton de Jean-Charles Richard au phrasé virevoltant de l’alto de Baptiste Herbin, en passant par la trompette piquante de Quentin Ghomari et la guitare aérienne de Manu Codjia, chacune de ces fortes individualités ajoute une couleur inimitable à sa palette, pour des alliages de timbres à nuls autres pareils. Un plaisir auquel on aurait tort de ne pas succomber !
Ana Carla Maza
On avait découvert Ana Carla Maza à travers deux disques en solo au charme renversant, Alma et Bahia. Mais déjà, on pressentait que la native de La Havane devait fatalement, un jour ou l’autre, chercher le compagnonnage d’un groupe pour repousser plus loin encore les frontières de son univers musical. C’est désormais chose faite avec Caribe, qui voit son chant et son violoncelle se mêler aux sonorités du saxophone, du piano, de la batterie et des percussions, pour assouvir sans complexe tous ses désirs de musique. Assumant une latinité ouverte et multiple, la jeune femme se promène avec brio à travers la musique cubaine, le tango, la cumbia, la bossa nova ou la samba, avec toujours cette inimitable joie de vivre à peine tempérée d’un voile de mélancolie. Qu’elles soient écrites en espagnol ou en français, qu’elle maîtrise parfaitement, ses chansons portent en elles la promesse d’un irrésistible envoûtement : toute résistance est inutile !